L'objectif de ma grande journée de congé de jeudi : aller
visiter la Baie de Colomba (et non pas le dépanneur de St-Colomban!).
Il y a beaucoup de légendes et de mythes en rapport avec
l'île de Iona et plus particulièrement avec cette baie qui se nommait ou se
nomme encore (?), la Baie des martyrs.
Voici des extraits qui ont grandement influencés mon envie
d'explorer Iona et particulièrement Colomba's Bay :
Tiré
de Wikipédia - Ile d'Iona
Colomba d'Iona ou
Columkill ou Colomkille ou Colombeau ou Colme ou Colombus ou Saint Colomba (7 décembre
521 - 9 juin 597), ou Colum(b) Cille en
gaélique irlandais
(c'est-à-dire «Colombe de l'église»), est un missionnaire irlandais
qui aida à réintroduire le christianisme en Écosse
et dans le nord de l'Angleterre. Il établit un nouvel ordre monastique dont la
principale communauté s'installa sur l'île de Iona
en 563. La légende veut
qu'il soit arrivé sur la petite île des Hébrides
avec douze compagnons, métaphore christique visant à renforcer son caractère
sacré.
Dans ce contexte, son
influence ne fut pas uniquement spirituelle mais aussi fortement politique.
Condamné, toujours selon la légende, à « convertir autant de nouveaux chrétiens
qu’il en était morts par sa faute », il s’installe avec douze compagnons en 563
sous la protection du roi Conall mac Comgaill de Dalriada sur la petite île de
Iona, ancien lieu sacré des druides, située au large de l'île de Mull et il en
fit une plaque tournante de ses missions et interventions, tant au royaume de
Dalriada que chez les Pictes. Il a été
enterré à Downpatrick avec saint Patrick et sainte Brigitte d'Irlande qui sont
les autres saints patrons de l'Irlande.
Extraits tirés du livre :
PERSISTANCES DU DRUIDISME par Gobannogenos
En Irlande, la plupart des
druides disparaitra au Ve siècle. Cependant, en Écosse, au VIe siècle, leur
présence est signalée par Adamann, abbé du monastère d'Iona. Et au temps du roi
suprême Domnal hHua Neill, mort en 978, des druides sont encore attestés. Le
flambeau de la Tradition
celtique fut ensuite gardé par les filed, poètes voyants de la société
celtique; et les récits païens irlandais ne furent plus guère conservés que par
leur mémoire jusqu'au VIIème siècle. Ce n'est qu'à la suite de l'utilisation de
l'alphabet latin par les premiers missionnaires chrétiens que furent mis par
écrit les récits sacrés du paganisme, les grandes légendes mythologiques; et
cela – curieusement – par des moines dont on pourrait alors penser qu'il
s'agissait de druides superficiellement convertis au christianisme, qui
organisèrent la transmission d'un enseignement pourtant en contradiction avec
la croyance judéo-chrétienne.
À COUVERT DANS LES
MONASTÈRES
Certains
druides, au moins en Irlande, devinrent des moines. Ils adoptèrent un mode de
vie d'abord érémitique, restés fort proche d'une partie de leurs anciens modes
de pensée et de comportement. Ils se nommèrent kile doue, "amis de
Dieu", et se caractérisaient entre autres choses par leurs fondations
monastiques, leur ascétisme et leurs navigations lointaines. Le centre
celto-chrétien principal sera d'ailleurs le monastère d'Iona, édifié à
l'emplacement d'un sanctuaire druidique dédié a Brigit. En 590, l 'un d'entre eux,
Colomban, qui venait du monastère de Bangor, débarqua à Saint-Malo avec onze
compagnons. Il fonda, dans l'Est gaulois, plusieurs monastères soumis a une
règle sévère : Luxeuil, Annegray, Fontaines. Le pape alors régnant, Grégoire le
Grand, s'en inquiéta car ce christianisme celtique se voulait indépendant de
Rome; après de laborieuses négociations, un compromis, en 647, permit de
remplacer en Gaule la règle colombanite
par celle de saint Benoit, fondateur du Mont-Cassin ; mais en Bretagne
armoricaine, ce changement ne sera effectif qu'en 818 pour Landevennec et même
en 832 pour Redon. L'église celtique d'Irlande restera pour longtemps
insoumise.
Extraits
du Livre Revue des Deux Mondes - Tome Quinzième - Quatrième série
"Nous
voici à lly Colum Kill nom populaire ou hébridien d'Iona. Cela dit nos hommes
nous prirent sans façon sur leurs épaules car l'île n'a pas de port et marchant
dans l'eau jusqu'à la ceinture ils nous déposèrent sur une plage déserte que
couvrait un lit de cailloux des couleurs les plus variées. C'est la Baie des Martyrs nous dit un
de nos bateliers c'est l'endroit où saint Columba ou saint Colum le patron de
l'île mit autrefois pied à terre. Ces cailloux ce sont les moines, ses
disciples, qui les ont entassés sur cette plage. L'une des punitions que les
abbés du couvent infligeaient aux moines qui avaient péché c'était de ramasser
ces pierres et de les rassembler en tas la quantité de pierres à ramasser était
proportionnée au nombre des péchés que chacun d'eux avait commis. Comme ces tas
couvrent une grande étendue du rivage et qu'il en est de fort hauts on doit
naturellement conclure qu'il y avait autrefois dans l'île d'incorrigibles
pécheurs et que le nombre en était grand.
Tandis
que nous attendions nos bateliers qui traînaient leur barque sur le sable pour
la mettre hors de la portée des vagues en cas de mauvais temps nous vîmes
accourir une troupe nombreuse d'habitants de l'île tenant à la main des
colliers qu'ils voulaient à toute force nous passer au cou et des bijoux et des
colifichets dont ils voulaient remplir nos poches. Toutes ces bagatelles sont
travaillées avec les pierres de la baie avec les péchés des moines. Ces pierres
sont de petits fragments de granit rouge de serpentine verte de marbres et de
porphyres de couleurs éclatantes qui à la marée montante baignées par les eaux
de la mer brillent d'un vif éclat. Les habitants les font tailler, polir et
monter en cachets, en bagues, par des ouvriers écossais et les vendent comme
amulettes aux curieux qui visitent leur île.
Les
hébridiens ont une grande confiance dans ces pierres qui leur paraissent
d'autant plus efficaces qu'elles sont plus grandes c'est-à-dire qu'elles
représentent de plus gros péchés. Dans les îles voisines à Coll, à Tiree, à
Skye on fait un singulier usage des amulettes d'Iona : elles servent de
contrepoison et de préservatif à Venroûtage ou aux enchantements analogues
auxquels les montagnards croient encore de tout leur cœur quelques efforts que
les ministres et les puritains aient pu faire pour déraciner de leur esprit ces
ridicules superstitions.
Un
montagnard nous racontait par exemple, fort sérieusement, que quand un amant
dédaigné ou trompé voulait se venger de son rival plus heureux, il prenait le
jour de sa noce trois fils de différentes couleurs à chacun de ces fils il
faisait un nœud et souhaitait en même temps un malheur à son rival, celui-ci
devait nécessairement succomber à l'enchantement à moins qu'au moment du
mariage il ne se rendît à l'autel le pied gauche déchaussé et que tandis que le
prêtre prononçait les paroles sacramentelles, il ne plaçât sur ce pied une
pierre d'Iona. Grâce à ces amulettes, on est sur, ajoutait-il, d'être toujours
amant préféré et époux heureux. Nous fîmes tous nos provisions de pierres
d'Iona..."
C'est donc avec
en tête ces fabuleuses histoires que je suis partie à la découverte de cette
baie. N'ayant pas de carte, je m'étais
renseignée à des invités de l'auberge et on m'a indiqué un chemin à peu près...
mais après tout, cette île ne fait que 2,5 km par 5 km et ça ne devrait pas être compliqué à
trouver.
Je partis donc
vers 11h de l'auberge et arrivai vers 13h dans la fameuse baie; 2 heures et sans doute 12 km plus loin (à cause des
zigzags), je l'ai enfin aperçue!! Il n'y
a pas de chemin, pas vraiment d'indication et on doit traverser des pâturages
de moutons, de vaches et je crois bien, d'un golf. Bref, l'aventure à son état le plus pure et
surtout des bottes de marche à toutes épreuves!
J'ai rencontré
une dame, qui je croyais, revenait de la baie pour aller au village, mais je
l'ai revue alors que je revenais et elle m'a demandé le chemin! Pauvre elle... elle marchait déjà depuis 3
heures!! C'est un peu gênant à dire, c'était une canadienne aussi... mais de l'Ouest!
Tout le monde
m'avait prévenu qu'il faut compter environ 5-6 heures pour faire l'aller et le retour
(incluant la pause dans la baie). Au
départ, je ne les croyais pas trop... mais "mea culpa" (j'ai même mis
une petite roche pour eux), ils ont dit vrai.
Cela m'a permis de voir aussi de jolies maisons neuves (toutes faites de blocs de béton... adieu les belles roches des plus anciennes maisons) et plusieurs sont à louer pour les visiteurs - même avec bain tourbillon et vue sur l'eau... mais bonne chance pour te rendre au bain tourbillon avec le vent froid qu'il y a ici!! Brrrr...
Les indications :
allez au bout de la route, tournez à gauche, puis lorsque vous arriverez au
Loch (lac d'eau douce) marchez le long de celui-ci. Vous traverserez ensuite une
jolie vallée et de là vous continuerez et vous y serez. Bon, depuis
je me suis procuré une carte de Iona (c'est une carte postale mais elle
contient au moins tous les détails que je dois connaître (comme les petites
montagnes de rocs abruptes, les divisions des terrains et autres détails
intéressants.
Par chance que je
savais qu'il n'y a aucun animal dangereux car parfois, je me sentais légèrement
isolée durant cette "expédition".
Il y avait, comme toujours, des moutons dont celui-ci qui m'a fait
vraiment rire... il mangeait avec les pattes d'en avant pliées... pour être
plus près du gazon et il avançait, comme ça, sur les genoux! Cré mouton!
Voici le Loch
Voici le sentier
Est-ce une nouvelle mode chez les brebis? Petite "laine" autour des épaules |
Le Loch avec des vaches en arrière et des "mouettes" dans le lac |
Un mouton m'attendait en haut du chemin |
Ça faisait drôle de voir les moutons dans le sable |
Camouflage! Des moutons dans une trappe de sable!! lol! |
Couac va par là! Couac-non, pas par là! |
Voici la vallée
Je me serais presque attendue à voir un dinosaure |
Un Pissenlit pour Hélène! Ils sont rares ici :o) |
Et voilà enfin
Colomba's Bay!!
Quand j'y suis
arrivée, je dois vous dire que j'y ai ressentie une énergie bien
particulière. Cette énergie est très
dense et nous "ground" à la terre.
On se sent plus fatigué (remarquez qu'après avoir marché 12 km ou presque, il y a de
quoi être fatiguée).
Quand j'ai
commencé à traverser ces étendues de millions de roches de toutes les grosseurs
et de toutes les couleurs, je ne pouvais détacher mon regard de celles-ci. C'était comme si chacune me contait son
histoire : une roche pour se faire pardonner un péché, une autre pour souhaiter
un miracle, un autre pour s'attirer les bonnes grâces des dieux... chacune
parlait et l'une d'entre-elle m'a pratiquement sautée dans les mains. Elle avait la grosseur de ma paume et elle
avait les côtés arrondis, érodés par l'eau, et elle était toute douce. Je l'ai donc gardé en pensant à ce que
j'aimerais que ma roche puisse conter, elle aussi.
C'était vraiment
fou la sensation que j'avais quand j'étais au milieu de toutes ces roches et
pour me donner un peu de répit, je suis montée sur un petit promontoire (où le
gazon avait été fraîchement tondu-mangé) pour admirer la vue, luncher et
méditer avec ma roche. Finalement, la
méditation fut vraiment bénéfique puisque j'ai dormi solidement durant au moins
20 minutes! Je me suis réveillée en
sursaut et voyant que les gros nuages dans le ciel arrivaient.
Coin lunch et méditation - la tête sur le pack-sac, les pieds sur le chandail et les fesses dans.. le creux! Quoi demander de mieux?! |
Juste à la limite
de la berge ou du champs de roches (appelez ça comme vous voulez), il y a un
petit labyrinthe un peu en forme de coquillage rond où les gens suivent le
tracé pour y déposer leur roche. Je l'ai
donc fait, ma petite roche me le recommandant.
C'était étrange et magique tout à la fois... et aussi très dense,
lourd... je marchais et je ne pouvais regarder ailleurs que vers mes pieds et
donc, vers ces pierres tellement différentes les unes des autres. J'y voyais là un parallèle entre elles et chacune
des personnalités, des secrets des humains.
Certaines étaient plus grosses, plus étincelantes, d'autres minuscules
passant presque inaperçues et de couleurs plus fades. Mais ce sont toutes ces roches qui formaient
et délimitaient le chemin et elles avaient chacune quelque chose de particulier
et de différent aux autres... comme les humains. Une seule roche sur la plage aurait été tout
de suite remarquée... mais des tonnes de roches comme ça, la petite d'avant se
perd dans la masse. Comme quoi, il ne
faut pas oublier qui on est et peu importe que l'on soit seul avec soi-même ou
que l'on soit perdu dans une foule.
Encore une fois,
chacune d'elles racontaient son histoire, qui avait été la main qui l'avait
touchée, qu'elles pensées étaient imprégnées dans sa carapace de pierre, les
émotions : la souffrance, la peine, le désir ou la joie que ces personnes
avaient transmises à ces celles-ci. Tout
cela était palpable. Je me sentais
vraiment en communion avec la terre, avec les roches et tout autant avec les
êtres humains qui étaient passés par là avant moi... mais aussi avec ceux qui
viendraient après moi (étrange sensation).
J'ai beaucoup réfléchi durant ce chemin et j'ai fait comme tout le
monde, je me suis agenouillée devant le tas de pierres au centre du labyrinthe
et y ai laissé quelque chose de moi, quelque chose de mon passé et mes larmes ont
coulé tout doucement, ont nettoyé mon âme et m'ont aidées à me libérer de ces
émotions.
En faisant le
chemin inverse, je me suis sentie plus légère (c'est vrai que je m'étais
délestée de ma roche) et j'ai eu, en quelque sorte, la sensation de passer dans
le col de l'utérus de Mère nature... naître à nouveau ou comment expliquer...
c'était comme si nous avions plusieurs vies parallèles et qu'à ce moment, je prenais le chemin d'une autre consciemment. C'était une
image vraiment très forte. Un moment
mystique très certainement ou en tous les cas, qui m'a fait un bien fou!
Marc, qui est cet autre volontaire, me disait que les gens comparent les différents endroits de
Iona avec les chakras. Nous avons la
chance d'être du côté le plus lumineux et le plus léger à l'auberge - on s'y
sent vraiment bien. Du côté de Colomba's
Bay (qui est à l'opposé de nous), c'est le côté le plus dense, plus basic, plus
terre à terre et plus dur. C'est
intéressant car c'est ce que j'ai ressentie moi-même en y allant.
Avant de quitter,
je n'ai pas pu m'empêcher d'aller à la rencontre de ces superbes oiseaux qui
crient fort! Un vrai système d'alarme. Il y en a beaucoup et ce sont des Oyster
Catcher (devinez ce qu'ils mangent?).
Et cette vidéo que j'ai fait alors que cet oiseau faisait le tour de moi ;o)
Wow ! Quelle belle expérience pleine d'émotion !
RépondreSupprimerJoane L.
Merci Joane et merci aussi pour les liens pour les oiseaux! xx
SupprimerSalut Nath!
RépondreSupprimerMerci! C'était comme si on y était, dans ton sac à dos; tes descriptions sont très vivantes et très intéressantes!
Et le labyrinthe de petites pierres est magnifique.
Nous sommes contents aussi que tu trouves ce que tu cherches sur cette île pour ta recherche spirituelle. Nous vérifions souvent pour les prochaines tranches des Aventures, et c'est toujours avec plaisir que nous te lisons.
Les photos et la vidéo sont très bonnes et ajoutent au réalisme des descriptions, ce que Darwin devait dessiner patiemment sur les Galapagos, tu le prends en photo...
Nous avons vérifié ici pour la trille blanche, fleur emblème de l'Ontario si elle était protégée par une amende: elle ne l'est que si cueillie dans un parc provincial ou ne réserve de nature. Pas aussi sévère qu'en Écosse!
PA et Pat
Oui, c'est vrai que c'est beaucoup plus rapide avec les nouvelles technologies... et surtout si j'avais eu à les dessiner.. sois sûr que ça aurait plus ressembler à un Picasso!! Que de patience et de talents, ils avaient les découvreurs d'autrefois.
SupprimerC'est intéressant que tu te sois renseigné pour votre fleur aussi. Je ne pourrai plus jamais regarder la faune et la flore de la même façon dorénavant. C'est une bonne leçon face au respect de notre environnement que j'ai eu là ;o)
Merci pour les commentaires sur les photos, vidéos et petits messages. Je vous embrasse xxx
Hey! Ce matin il y avait une emission qui parlait justement de cet endroit! Je trouvais ça étrange qu'on en parle à la télé, alors que tu y es! Il parait aussi que pas très loin il y aurait un trésor caché dans un trou et que tout ceux qui sont allé en quête de ce trésor y sont restés! Il parait que 8 personnes devaient mourir pour qu'il soit devoilé! Il ne restait 1 seule personne, car depuis 7 seraient morts. Oh c'est incroyable! Mais n'y vas pas SVP on ne sait pas si qqun est aller depuis, je ne veux pas que tu sois cette 8e personne hihi!
RépondreSupprimerC'est vraiment agreable de te lire :-)
Bizoux
Melissa xxx
Hein? C'est dont bien étrange cette coïncidence! Il faudrait que tu me dises comment s'appelle ce trou où est le fameux trésor et je pourrais me renseigner. Ne t'en fais pas, je ne compte pas être la 8e personne... mais je pourrais inciter une autre à y aller et ainsi être la 9e!! lol!
SupprimerMerci d'être là, bisous xxx
Salut Nathalie,
RépondreSupprimerJe suis la maman a Éliane, et je voulais te dire que pour nous agentes de voyage tu nous faire voyager d'une très belle manière. Merci de nous partager tes moments les plus intimes.
Au plaisir de continuer de te lire :)
Nathalie
Bonjour Nathalie,
SupprimerÇa me fait plaisir et je te remercie beaucoup pour ton beau message (d'autant plus vu ton métier).
C'est vraiment le fun de pouvoir vivre une aventure comme celle-là. Merci d'être là :o))
Nathalie xx