vendredi 15 juin 2012

Des moutons et des moines


Des moutons

Mercredi, lors de ma première journée de congé, je fus "réquisitionnée" pour la tonte des moutons.  Étant donné que c'était une excellente raison et, j'avoue, que j'espérais vivre cette expérience, j'ai accepté avec joie.

J'aurais tellement voulu vous mettre des photos... mais mon appareil photo ne fonctionnait plus car les batteries ont fait "capoutte"!  Je les ai usées à la corde... les changeant et interchangeant... mais comme on s'en doute, c'est quand on en a le plus de besoin... qu'on n'en a plus!

John, un voisin de John (original, hein?) est venu faire la tonte et je dois vous dire qu'il a toute mon admiration.  Wow!  Il faut beaucoup de dextérité et de savoir-faire pour effectuer une telle tâche... et un mausus de bon dos (il est toujours plié)!  En plus, il avait un doigt cassé (sans plâtre, sans atèle... à la dure, quoi!) et une blessure qui avait récemment saignée au même doigt.  Pauvre lui!  J'y reviendrai, mais je trouve que la vie ici me donne une petite idée de comment cela devait être au siècle passé et ça enlève tout le côté romantique de la chose.

C'est un art, avec un grand A que de tondre un mouton et John2 fait ça en toute beauté; deux temps, trois mouvements!  40 moutons ont perdu leur manteaux et cela a fait une pile d'environ 6' de haut, car il est capable de leur enlever leur manteau de laine en une seule pièce.  Vraiment remarquable... un peu dans le même principe que lorsqu'on arrive à garder la pelure au complet, d'une pomme.  Sauf que là, ce n'est pas une pelure en spirale mais bien un manteau qui est en une seule pièce, bien épaisse et chaude.  Par terre, il restait que les touffes de poils qui avaient été enlevées sur les ventres et les toupets!

Avant la tonte de chaque mouton, on prend en note les numéros sur les bagues d'oreilles (numéro d'identité donnés par le propriétaire et par le ministère de l'agriculture) puis on leur donne un médicament contre les vers et pour éviter les maladies au foie.  Après la tonte, ils sont aspergés d'un liquide anti quelque chose.  Il arrive parfois que le mouton bouge et qu'il reçoive un p'tit coup de rasoir... Pour éviter que la plaie s'infecte, ils mettent un spray antiseptique avec une couleur vive (j'imagine pour voir où ils mettent le spray).

Dans tout ce processus, j'ai trouvé que les moutons étaient relativement calmes; il faut croire que ce n'est pas leur première fois.  C'était même drôle car de la façon que John2 installait le mouton pour débuter, c'était comme s'il l'assoyait sur ses fesses et il se retrouvait donc avec son ventre tout rebondi, l'air un peu "gaga"  (pas Lady Gaga, non, comme s'ils avaient pris un p'tit verre), et des yeux qui semblaient dire "heuu... je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'il se passe mais vu que les autres l'ont faits..."  C'est ça des moutons... ils suivent, comme des moutons!

De cette laine, John1 en envoie une partie dans un endroit où ils la traiteront et en feront des couvertures d'un beau brun foncé (car les moutons ne sont pas noirs... en réalité, ils sont bruns foncés).  J'en ai vu une qui a été réalisée avec cette laine et elle est vraiment très belle (et sûrement très chaude aussi).

Les moutons quand ils sortaient de l'enclos pour la tonte étaient comiques car chacun leur tour, ils allaient voir ceux qui étaient en attente comme pour pavaner!  "Hey, check mon mouton de quoi j'ai d'l'air!" Cré moutons!

Là ils sont tout-nus et il fait très très froid depuis 2 jours... et ils sont donc cachés en quelque part au pied d'une paroi rocheuse pour s'abriter.

Je suis très heureuse d'avoir vécu cette expérience!  Wow!  

Des moines

Il vient ici toutes sortes de gens et j'ai la chance de discuter avec eux.  En fait, ils discutent avec moi et moi je souris et suis polie!  Mais nooonnn... j'essaie de baragouiner un anglais de "boîte à beurre" mais ce sont pas mal tout le temps les mêmes conversations.  Il m'arrive, bien sûr, d'avoir des conversations plus longues mais je lève mon chapeau à ces personnes, car elles sont d'une patience (et ont une grande imagination) pour me comprendre.  L'humour est la clé de tout!  Quand on est dans une situation comme la mienne, on a tout intérêt à savoir rire de soi!

Donc, nous avons la chance de voir des personnes qui proviennent de partout : Allemagne, Espagne, Écosse, U.S.A., Canada, Japon, Danemark, Pays-Bas, Australie, Nouvelle-Zélande, Angleterre, Pays de Galles, etc. Ce sont toujours des rencontres intéressantes.  Il y en a qui m'ont plus marquées que d'autres, comme entre autres, celle avec ces deux allemandes (dans mon âge) qui sont amies depuis plus de 30 ans et qui font un voyage ensemble chaque année.  Une est ministre (prêtre) protestante et l'autre infirmière.  J'ai beaucoup rit avec elles puisque nous avions un anglais qui se ressemblait et que nous avions à peu près le même sens de l'humour (et des folies).  Nous avons aussi discuté des différences qu'il y a eu en Allemagne depuis la chute du mur de Berlin et de quelle façon elles vivaient avant car elles étaient du côté communiste.  Je me souviens avoir vu des images à la télé quand le mur a été mis à terre... mais, elles, elles l'ont vécu "live", c'est fou!  Avec les écossais, on parle souvent de Référendum puisqu'ils en auront un en 2014 et qu'ils se comparent souvent avec nous, au Québec.  Certains ont, aussi, entendu parler de ce qu'il se passe avec les manifestations (mais ils sont vraiment rares).

Il y a eu ce groupe d'étudiants allemands dont j'ai discuté politique avec l'un d'eux et aussi de la manière dont ils étaient mal reçus dans certains pays, comme en France, à cause de leur passé historique.  Je trouve ça malheureux, car ces jeunes n'ont rien à voir avec cette guerre... et un de ces jeunes me contait qu'il se souvenait avoir vu sa grand-mère se cacher et se mettre les mains sur les oreilles lorsqu'elle entendait le tonnerre, peut-être parce qu'elle confondait le bruit du tonnerre avec celui des bombes.  Que de cicatrices restées vives pour eux aussi!

Il y a eu aussi plusieurs personnes super gentilles et dont certaines, qui m'ont totalement étonnées... comme ces quatre moines qui ont logés ici une nuit.  Imaginez un peu, tous habillés de longues bures noires avec de larges ceintures de cuir noir et chapelet accroché à la ceinture en arrière.  Ils ressemblaient aux curés peints sur des toiles connues au Québec (Gilles, j'ai besoin d'aide là, quel est ce peintre??) et l'un d'eux ressemblait au frère Toc avec sa grosse barbe et son ventre dodu. J'ai discuté avec ce dernier pour apprendre qu'il est né en Afrique du sud et il parlait un peu français.  Très sympathique ce moine (genre bon vivant).  Ils vivent, paraîtrait-il, d'une façon très rigoureuse et religieuse, dans un monastère sur une île plus au nord, en Écosse.

On devait avoir un groupe d'étudiants américains en pèlerinage mais ils ont manqué le bateau... et ce n'est pas qu'une expression, c'est la réalité! Ils ont manqué la connexion avec le ferry! ha,ha,ha!  Ils doivent donc coucher à Oban, là où ils sont coincés. On les verra demain.   En ce moment, à l'auberge, il y a qu'un couple... et croyez-moi, croyez-moi pas, je crois que c'est le Père Noël et la Mère Noël en vacances!  Il a une grosse barbe grise-blanche, des joues rouges, un polar rouge et des bas rouges!

Je suis donc seule avec eux.... Y a-t-il quelqu'un qui a une demande spéciale à faire? Ho!Ho!Ho!

6 commentaires:

  1. Salut Nath!
    Coïncidence ou pas, l'appareil photo de Patricia aussi a manqué de jus hier soir à sa soirée.
    Très intéressant tes histoires et c'est une belle occasion d'apprendre des nouvelles choses surprenantes!
    Nous sommes toujours à l'affut d'une nouvelle tranche des Aventures de Naftaline!
    Merci!

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    1. Oh, et petit détail: Patricia a trouvé comment faire les lettres accentuées sur le iPad... Très différent d'un clavier standard!

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    2. En effet, c'est une drôle de coïncidence! J'espère que quelqu'un l'aura photographiée quand elle a gagné son prix!

      Bravo à Pat pour les lettres accentuées! Pas toujours évident la techno :o)

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