Voulant profiter pleinement de mes dernières journées en
France, je me suis demandée quelle ville je pourrais visiter qui se trouve à
une distance raisonnable de là où j'étais à Champagnac. Car on s'entend qu'il y a encore plein de belles villes que j'aimerais voir et que malheureusement par manque de temps ou d'argent, je devrai remettre pour de prochaines vacances (les régions de la Bretagne, de la Normandie et aussi de la côte sud, et bien plus...). Bref, je n'aurai que survolé quelques petites régions de la France, mais autant en profiter de ce qui était à la portée de la main (et de l'extension de ma main... mon portefeuille)!
Zieutant sur Internet, entre Google Maps et l'Office du tourisme du coin, je finis donc par me
décider pour la ville de Saintes et s'il me reste du temps, un petit tour à
Cognac.
Saintes est une ville dans le Poitou-Charentes et fait
partie, une fois encore, des villes où certains de mes ancêtres y sont nés et y
ont vécu avant de s'embarquer à La Rochelle.
Au départ, je cherchais une ville facilement accessible par train mais grâce à la générosité de mon hôte qui m'a
prêtée sa voiture, j'ai pu faire le trajet en toute liberté. Je suis donc partie seule [avec
Naftaline, excusez-moi!] avec mon petit bonheur en baluchon pour découvrir
cette ville au patrimoine gallo-romain, médiéval, classique et étape importante
pour les pèlerins en route vers Compostelle.
J'ai visité cette ville armée de ma petite carte touristique
où il m'était proposé un trajet à pied pour découvrir les lieux et je ne peux
m'empêcher de trouver que c'est la meilleure façon de découvrir un
endroit. On marche lentement, on salue
les gens et on satisfait sa curiosité (et ceux qui me connaisse... hé bien, je
suis curieuse comme dix!) et on s'arrête aussi souvent qu'on le veut. J'avoue, un peu gênée, que j'ai pratiquement
battu un record de prise de photos cette journée-là!
C'est tout de même formidable de se promener dans un endroit
où on peut encore visiter des sites qui datent de plus de 2000 ans et où des
tonnes de gens ont foulé le même sol que toi.
Des gens qui ont vécu à des époques différentes avec des préoccupations
sans doute bien différentes... ou peut-être pas! On est humain après tout! J'ai imaginé ces épouses, sœurs, filles qui
partaient au marché avec leur panier sous le bras (en espérant peut-être croisé
un tel ou une telle), j'ai imaginé ces notables se promenant avec de petits
mouchoirs devant leur nez délicat, j'ai imaginé ces prêtes admonestant du haut
de leur chaire leurs paroissiens terrifiés par l'enfer, j'ai imaginé ces soldats revenant de la Rome avec un groupe d'esclaves et de gladiateurs... Bref, j'ai
passé ma journée à imaginer, regarder, ressentir, sentir... et prendre des
photos!!
Une question qui m'a taraudé l'esprit à quelques reprises, en divers moments au cours de mon périple est qui seront les touristes du futur qui marcheront par dessus nos pas? À quoi ressembleront-ils? Qui seront-ils? Comment vivront-ils? Que sauront-ils de nous? Zapperont-ils notre époque?? Euhh... finalement, il y a là une question à développement!!
En fait je ne me suis pas tant compliqué la vie, je me suis tout simplement laissée envoûter par cette ville et elle "m'a promenée" au gré de ses secrets.
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Incroyable cour arrière d'une maison, qui ne voudrait pas prendre son café sur cette terrasse? |
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Chemin des pèlerins de Compostelle ou pour la randonnée pédestre |
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Une pèlerine en route vers "son" Compostelle |
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Il vend des livres dans sous son porche, quelle bonne idée! |
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Y a-t-il un traducteur dans la salle?? |
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Charmante toilette publique qui s'auto-nettoie.... ahhhh |
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Vers l'Arc de Germanicus |
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L'Arc de Germanicus qui date de l'an 19 Ap. J.-C. Il était l'entrée d'un pont à cette époque gallo-romaine et qui a dû être déménagé et reconstruit pierre par pierre pour le préserver car il se retrouvait dorénavant dans le lit de la nouvelle rivière quelques siècles plus tard |
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La Cathédrale St-Pierre vue au travers de l'Arc de Germanicus |
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la Cathédrale St-Pierre |
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Le clocher est à une hauteur de 58 mètres |
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Les gargouilles que j'aime tant! |
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Statue de Charlemagne qui fût endommagée en l'an 1568! Tsé l'administration française... ça prend du temps! ;o) |
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Le très humble Palais de Justice! "Liberté, Égalité, Fraternité"! |
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Église St-Vivien - Ça fait assez médiéval, hein? |
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Logis du Gouverneur |
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Un endroit tout indiqué pour venir réfléchir : une vue imprenable! |
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Plan du site de l'emplacement du logis du Gouverneur en graffiti |
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La Mairie |
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Vieille maison à colombage |
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L'Abbaye aux dames |
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Musée archéologique |
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Vieille partie des canalisations romaines datant du IVe siècle |
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Thermes de Saint-Saloine (datent du 1er siècle) |
Un de mes coups de coeur a été la visite de l'amphithéâtre de Saintes. Cet immense amphithéâtre gallo-romain a été terminé en l'an 40 ap. J.-C. et il pouvait accueillir entre 12 000 et 15 000 personnes. Il fût le théâtre de batailles terribles entre gladiateurs et animaux sauvages ainsi que d'événements plus joyeux (en tous les cas, on l'espère). J'ai donc visité cet endroit particulier avec mon audio-guide collé à l'oreille et j'avais presque l'impression d'être retournée dans le temps. J'y ai appris, entre autres, que le riche notable qui faisait édifier ce type d'endroit devait aussi assumer le coût des joutes et de la nourriture offerte aux spectateurs. On comprend maintenant d'où vient cette habitude de manger quand on regarde le hockey... malgré que maintenant, ça nous coûte la peau des fesses pour y manger... par contre, on garde nos fesses pour nous! Sensément, dans un endroit de l'amphithéâtre, il était bâti quelques rangées de sièges sur des estrades de bois qui étaient avant sur pilotis directement dans l'arène.... places réservées aux esclaves et aux femmes.
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Super "Lézard Gladiateur" qui a sauté par dessus mon épaule alors que j'étais assise dans les gradins en train d'écouter l'histoire de ce lieu incroyable avec mon audio guide! |
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C'était par ici que les gladiateurs faisaient leur entrée! |
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Un long chemin de terre, des murs de pierres plus haut que des églises... c'était là, la dernière vision que ces braves avaient avant de faire leur entrée dans cet amphithéâtre rempli à ras bord d'une foule hystérique |
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Les gladiateurs font leur entrée |
Laissez-moi vous conter l'histoire d'une petite pierre qui m'a été confiée avant mon départ du Québec par mon ami Gilles, l'amoureux de ma belle amie Chantal.
Le
voyage de la petite pierre
Voici l'histoire de la petite pierre de Saint-Colomban que Gilles et Chantal nous ont confiées, à Naftaline et moi, pour notre périple sac à dos dans la vieille
Europe.
À plusieurs reprises, elle a passé près d’être déposée à différents endroits,
mais finalement elle aura trouvé son lieu de repos, son refuge, son asile tout
désigné alors que nous visitions l'amphithéâtre de Saintes.
Elle a été déposée dans la source d'eau qui serait "miraculeuse"
selon les récits en rapport avec Saint Eutrope qui s'en servit pour baptiser et
soigner et faire des miracles sur plusieurs personnes il y a presque 2000 ans.
Voici ce que nous apprend Wikipédia et que j'ai aussi entendu avec mon audio
guide lors de ma visite de l'amphithéâtre à Saintes :
L'Amphithéâtre gallo-romain de
Saintes fut commencé sous le règne de l'empereur Tibère et
terminé sous Claude, vers 40 ap. J.-C. Il était situé
à Mediolanum Santonum (actuelle ville de Saintes),
capitale de la civitas santonum (la cité des Santons,
subdivision administrative romaine) et de la province de Gaule Aquitaine.
L'amphithéâtre avait pour fonction d’accueillir un grand nombre de
spectateurs autour de représentations sanglantes et violentes. Il permettait de
fournir au peuple des distractions et de la nourriture, « panem et
circenses » selon l'expression de Juvénal.
L'amphithéâtre de Saintes mesurait 126 mètres de grand
axe sur 102 mètres de petit axe et pouvait accueillir entre
12 000 et 15 000 personnes. Il est reconnaissable à sa structure
particulière : la cavea, ou ensemble de gradins, était appuyée
sur les flancs du vallon à l'est et sur un remblai à l'ouest. Les gradins
s'appuyaient directement sur le vallon dont les flancs furent creusés. Près
d'une centaine d'accès permettaient aux spectateurs d'atteindre les différents
niveaux de la cavea qui possédait une trentaine de gradins.
À
mi-pente des gradins, côté sud, coule une petite fontaine, dite fontaine
Sainte-Eustelle. Eustelle était la fille d’un gouverneur romain qui
fut convertie au christianisme par saint Eutrope, premier évêque de
Saintes.
D'après
les travaux de M. Audiat, Eutrope est d'origine perse ; il vient de
l'actuel Iran. Il est le fils du roi Xerxès. Attiré en Palestine par
la réputation de Jésus, il y rencontre Martial, qui deviendra le
premier évêque de Limoges puis son saint patron ; la légende en
fait en outre le treizième apôtre. Il assiste ensuite à la rentrée de Jésus
à Jérusalem, qu'on célèbre le jour des Rameaux. Apprenant que le
Christ est arrêté, il retourne en Perse pour y lever une armée qui pourrait le
secourir. Or, Jésus meurt avant qu'il ait pu regrouper ses soldats. Il ordonne
alors le massacre de tous les juifs de son pays. Il rejoint ensuite les apôtres et
les premiers disciples.
Il partit ensuite évangéliser l'Europe. D'après certaines légendes, il arriva
en Europe dans la barque qui déposa Marthe et Marie-Madeleine aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Pour d'autres encore, il fit le voyage avec saint Denis, qui
évangélisa Paris ou avec saint Martial, ou saint Pierre. Dès son
arrivée à Saintes, il s'installe dans les quartiers pauvres. Il convertit
alors de nombreuses personnes, dont la princesse Eustelle ou Estelle,
fille d'un gouverneur romain, baptisée à treize ans. Son père la renie
alors ; elle vit ensuite près de l'évêque. Or, ce gouverneur, ne
supportant pas l'idée que sa fille serve un chrétien, offre 150 livres à des bandits
pour qu'ils suppriment le fauteur de troubles. Ces hommes provoquent alors une
émeute de 2 000 personnes et font lapider l'évêque. Un homme
frappe à coups de hache la tête de l'évangéliste, qui s'ouvre alors. Eustelle
et les disciples du saint recueillent son corps la nuit suivante et l'enterrent
dans le jardin d'Eustelle.
Ce tombeau devint un lieu de vénération et, dit-on, de miracles. Estelle,
décapitée sur ordre de son père, fut enterrée auprès d'Eutrope.
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Petite source d'eau miraculeuse |
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Naftaline me fait signe que c'est ici qu'elle désire déposer la pierre |
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Elle l'a sort de son petit sac |
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Naftaline demande à Nathalie de faire ce geste symbolique ensemble |
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Voici la pierre qui repose au fond, sur le lit de cette source miraculeuse et comme vous pouvez le voir... elle sourit! |
Pour compléter l'histoire de cette source d'eau miraculeuse qui entraîna la fin tragique de St-Eutrope, je suis allée visiter la crypte qui est dessous de la basilique du même nom que le saint. C'est un endroit qui est visité depuis le 12e siècle particulièrement par les pèlerins en route vers Compostelle (hé oui, on y revient à ce fameux pèlerinage!). Un endroit magnifique, intemporel et particulier... et où j'y faisais même de la fumée à chaque expiration! lol!
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L'entrée vu de l'intérieur... on dirait presque voir une silhouette de lumière se découper et illuminer le portail |
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J'avoue qu'on voit mieux l'ange sur la photo qu'en personne... c'était très sombre |
Et voici mes petits clins d'oeil, pour termniner cette visite de Saintes!
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Quand tu tentes de lire cette plaque... c'est sûr que tu doutes de ta vue... bon coup de marketing! |
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Voici le vrai M.Parfait! (vous vous souvenez dans les livres d'enfants?) |
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Y a-t-il un traducteur dans la salle - Prise 2 - Il en veut encore plus des pubs ou il n'en veut plus du tout ?? |
De toute façon, c'est ....
Cognac? Vous avez dit Cognac? Hé oui, j'ai terminé cette magnifique journée ou devrais-je dire soirée en allant du côté de la ville de Cognac. Effectivement, c'est là le berceau de la boisson du même nom. Et saviez-vous que dans mon apéritif préféré, le Pineau de Charentes, le Cognac fait partie de sa composition?
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Les Cariatides d'un immeuble de la place de François 1er |
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Statue de François 1er écrasant ses adversaires lors d'une bataille |
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Légendaire publicité - elle a été entièrement réalisée en mosaïque de céramique |
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On l'a toujours dit... le travail fait mourir! Regardez le nom de la rue en haut à gauche du nom du commerce |
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Ils ont des heures de bureau... |
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Hôtel de ville vu du jardin |
On termine ça en beauté sur une terrasse du coin? Qu'est-ce que ça vous tente de manger ce soir? Humm...
Je n'aurai pas pu visiter et voir toute la belle ville de Cognac car le soleil s'en est allé se coucher et les étoiles se sont allumées une à une pour éclairer les rêves des petits (et grands) enfants!
Je rêve donc de pouvoir y revenir un jour afin de déguster cette ville à sa juste valeur... il y aurait des traces de villages datant de la préhistoire (ce n'est pas rien, ça!), le magnifique château de François 1er ainsi que les portes du château tout à côté de la Charente, et tous ces grands noms de Cognac, la boisson, évidemment!
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