vendredi 9 novembre 2012

Camino de la costa del norte


Après le Camino de Santiago et de celui des peregrinos de la noche, nous avons parcouru le chemin de la côte nord galicienne!

C'est avec grand plaisir que j'ai accepté l'offre généreuse de mes amis espagnols de les accompagner pour un périple de près de 400 km sur 2 jours nous emmenant à découvrir les magnifiques paysages de la côte nord de la Galice.

toujours sur les pas des pèlerins
En fait, je dois les remercier car s'ils ont entrepris cette longue excursion et pris la peine d'arrêter souvent, c'est pour me permettre de visiter cette partie de leur chère Galice.  Merci Cuca et José!

On peut pas se perdre avec ces coquilles St-Jacques partout!
Premier arrêt dans la ville de Vilalba pour prendre un café dans la tour médiévale Torre dos Andrade.  Comme plusieurs vieux bâtiments historiques et impressionnants, cette tour fait partie d'un groupe hôtelier les Paradores.  Ils permettent aux visiteurs de dormir et manger dans des lieux incroyables... et sans doute hantés!  Cette fameuse Torre dos Andrade, date du 15e siècle et est l'ancienne demeure de la famille Andrade, Comtes de Vilalba.  Il y a maintenant une annexe qui abrite plus de chambres, mais si cela vous intéresse, vous pouvez louer la tour avec ses 6 chambres (en occupation double), buffet et traitement V.I.P pour seulement 1235,40 Euros la nuit!









J'ai emprunté cette photo...  vue à l'intérieur
Ça vous donne aussi une idée du coût du café... bien qu'ils furent accompagnés de chocolatines!





Sur la route, nous avons croisé des curiosités dont ce gros "requin" de fer et de fibres de verre... dépassement prudent, d'autant plus que l'on voyait de la fumée au loin.  Ah! mais c'est la centrale thermale de As Pontes!  Sensément la plus grosse productrice d'électricité de tout l'Espagne.  Je m'attendais presque à voir Omer Simpson nous dépasser... ah non, lui c'est dans une centrale nucléaire qu'il travaille!


Hélice pour une des gigantesques éoliennes de la région



N'empêche qu'à côté de cette centrale, il y a une ancienne mine à ciel ouvert qui exploitait du lignite et qui a été convertie en lac artificiel.  Le lac est de 2,2 kilomètres de large et 5,5 km de longueur, a un périmètre de 17,8 km et une profondeur maximale de 205 m.  De quoi faire de belles longueurs!  Cela a pris des mois avant de se remplir et serait une belle réussite écologique selon certaines sources. 




La végétation commence à changer et je vois de plus en plus souvent des palmiers et, "cerise sur le sundae", on traverse des forêts d'eucalyptus!!  Je suis ravie, jusqu'à ce que j'apprenne l'histoire de ces arbres.  Il semblerait que certaines personnes avides de faire plus de ca$h rapidement, coupent les arbres des forêts galiciennes et les remplacent par des eucalyptus qui poussent plus rapidement.  Le hic, c'est que ces arbres détruisent la végétation autour d'eux ainsi que la faune locale.  Les forêts initialement galiciennes se transforment et ils perdent des essences indigènes.  Dommage... je ne vois plus du tout du même œil ou avec le même odorat ces eucalyptus globulus!






Deuxième arrêt à San Andrés de Teixido.

Lieu de pèlerinage important pour les galiciens.  Il est dit que l'on doit aller à San Andrés de Teixido de son vivant sinon on ira une fois mort et transformé en insecte ou en reptile.  Il existe plusieurs légendes concernant cet endroit dont celle-ci :

Parce que son tombeau était moins populaire que Saint-Jacques, le saint était très triste. Jésus le réconforta et lui dit:. «Celui qui ne visite pas de San Andrés de Teixido quand il est vivant doit se rendre après sa mort ». 

San Andrés de Teixido est situé près du cap Ortegal, qui, selon Tacitus, était le lieu où c'était la fin du monde : «cieux, les mers et les extrémités de la terre".

[Un autre bord du bout du monde, comme à Iona!  Si je comprends bien, je me promène d'un bout à l'autre du monde!! - Y'é où le milieu?  Frodon... aide-moi!]

Autre légende - Dans l'antiquité, les morts étaient amenés physiquement près de cet endroit (comme de d'autres dans cette région) pour les aider à passer de l'autre côté. Comment étaient déterminés ces lieux ? Une ancienne légende parle d'un peuple de géants arrivés par la mer il y a plus de 25 000 ans apportant la science et le savoir. Ces géants parlaient d'un pays qui était au-delà de la mer et qui possédait tout ce dont pouvait rêver l'homme. Ce mythe, on le retrouve dans la culture celte et dans bien d'autres… Certains l'ont rapproché du mythe de l'Atlantide. Aussi, il suppose que les lieux reconnus comme des portes de passage sont les lieux occupés à l'époque par ces arrivants et leurs descendants.





Il y a St-Jacques et San Andrés... St-Jacques a un chapeau et le bâton de pèlerin..
San Andrés a une calvitie naissante, ce que la photo de rend pas! lol!
Jusque là... St-Jacques le nargue! :o)




Bref, moi, j'ai opté pour une autre légende.  Il semblerait que qu'une certaine herbe porte chance en amour... et c'est ce que la dame nous a donné!  On verra bien si ça marche!






 Entre deux étapes, sur la route, j'ai vu des chevaux sauvages! Oui, oui, des chevaux sauvages!  J'étais un peu comme une enfant qui découvre que le lait vient pas de la pinte de lait... mais de vaches, de vraies vaches!  J'en revenais pas de les voir!!


Et puis, j'ai vu ces géants à hélices qui en auraient fait baver à Don Quichotte!  Une ARMÉE de géants à hélices, bien alignés, au garde à vous... avec de minuscules chevaux.  Je serais bien curieuse de savoir ce qu'en aurait pensé Don Quichotte... et encore plus Sancho Panza! lol!







Décidément, les routes sont étroites
que ce soit sur un bout du monde ou l'autre!




Petit passage par Carino et après 150 km, nous faisons notre troisième arrêt à Ortigueira.




 


La ville d'Ortigueira est réputée pour son festival de musique celte qui a lieu à chaque année à la mi-juillet.  Sensément que les gens viennent de tous les horizons celtes, jouent de la musique, chantent, dansent et campent durant plusieurs jours.  Je connais déjà jusqu'à quel point les espagnols aiment les festivals... je suis certaine que ça doit être un évènement à ne pas manquer.


 

Nous y prenons notre apéro du midi, accompagné d'un tapas bien évidemment... et en regardant, pourquoi pas, les Simpsons! Tiens, il est là finalement Omer!


Un vestige du dernier festival??




On poursuit notre route jusqu'à Espasante où on se rend pour un 2e apéro, bien oui, faut bien se désaltérer un peu avant d'aller manger.






Je découvre dans le bar un concours pour le moins inusité.  Sensément que depuis plus de 100 ans, on fait tirer un cochon qui se nomme Anton!  Le cochon se promène librement dans la ville durant tout le printemps et l'été et à l'automne (en même temps que la loterie nationale), ils font tirer le cochon.  Il a été nourri et cajoler par tous et chacun, selon son bon gré... difficile ensuite de vouloir en faire un méchoui.





Naftaline, trop heureuse de se faire un nouvel ami!
À Espasante, un très vieil ami et cousin de Cuca nous ouvre les portes de sa maison pour qu'on puisse prendre notre dîner.  Walter est originaire de la Suisse mais vit depuis quelques années dans cette magnifique ville.  Il a une vue incroyable à partir de ces terrasses et il a même de vrais citronniers... pas comme mon faux que j'avais chez-moi et que je décorais pour Noël.


 



Me semble qu'elle n'a pas l'air sympathique,
mais Walter l'aime!

2 Capitaine Plouc??



Après un repas délicieux et du vin tout aussi délicieux, on reprend la route en oubliant, pour cette fois, la traditionnelle sieste.  Si on veut arriver avant la nuit, il nous faut poursuivre et on a encore plein de choses à voir.



Quatrième arrêt, c'est au point le plus septentrional d'Espagne, à la limite entre la Mer Cantabrique à l'est et l'Océan atlantique à l'ouest, que nous nous arrêtons au Faro Punta estaca de Bares.  On ne peut pas être plus au nord que ça!  Un autre bout du monde!








Et question de se tenir éveillés, nous arrêtons prendre un petit café et se tremper les pieds au port de Bares. 


On reprend la route, le soleil se pointe le bout du nez et illumine les paysages et les cités que l'on croise sur notre route.







On peut voir un horreo
 Les Horreos de Galice sont des greniers pour faire sécher principalement le grain.  C'est très commun dans les zones humides et le grain est à l'abri des petits rongeurs


Nous arrivons finalement à notre destination dodo pour cette première journée, San Miguel de Reinante.

Et pour finir cette journée en beauté, nous sommes allés prendre un apéro dans chacun des bars de San Miguel (les 3), un petit souper à la maison que partage José et Cuca et puis, nous sommes allés faire la tournée de quelques bars à Ribadeo.  C'est ça des vacances à l'espagnol!

Lendemain matin, nous repartons pour explorer le bord de mer à San Miguel de Reinante et voir les magnifiques plages!


L'îlot qu'on voit au centre serait, parait-il,
reconnu pour une légende disant qu'il servait d'autel pour des druides





Mais non, les p'tits minous, faut pas dormir... les poissons s'en viennent!




Bordure de la province de Lugo

avec la bordure de la province d'Asturia

Castropol


Hi-hon! Un âne!!  Il ne faisait pas de blague lui.. il hum-humait même pas! Pfff!

Escalier pour aller à une des plages... 




La Playa de la Catedrales est extraordinaire mais nous étions un peu pris dans le temps versus la marée haute.  Nous avons pu tout de même nous y promener et admirer ses splendeurs entre deux averses (et pendant aussi) lol!








 





Percebes
Le percebes est un crustacé vivant fixé aux rochers battus par les vagues.  Sa prise est assez dangereuse puisque les percebeiros (pêcheurs de percebes) doivent parfois faire des "acrobaties" pour les racler de sur la roche (plus les percebes sont battus par les vagues, meilleurs ils sont, sensément).

 Mon ami José dit que lorsque tu manges un percebes, c'est comme si tu mettais la mer dans ta bouche!  Mets très recherché... et aussi très cher en Galice!













En fin de journée, nous revoilà sur la route avec en mémoire plus de 400 km de paysages, de végétation, de vin, d'extraordinaires expériences, d'images à jamais graver dans mon coeur!



 Merci mes amis de m'avoir fait découvrir ces endroits merveilleux, ce bout du monde espagnol!





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