Après le Camino de Santiago et de celui des peregrinos de la
noche, nous avons parcouru le chemin de la côte nord galicienne!
C'est avec grand plaisir que j'ai accepté l'offre généreuse
de mes amis espagnols de les accompagner pour un périple de près de 400 km sur 2 jours nous
emmenant à découvrir les magnifiques paysages de la côte nord de la Galice.
toujours sur les pas des pèlerins |
En fait, je dois les remercier car s'ils ont entrepris cette
longue excursion et pris la peine d'arrêter souvent, c'est pour me permettre de
visiter cette partie de leur chère Galice.
Merci Cuca et José!
On peut pas se perdre avec ces coquilles St-Jacques partout! |
Premier arrêt
dans la ville de Vilalba pour prendre un café dans la tour médiévale Torre dos
Andrade. Comme plusieurs vieux bâtiments
historiques et impressionnants, cette tour fait partie d'un groupe hôtelier les
Paradores. Ils permettent aux visiteurs
de dormir et manger dans des lieux incroyables... et sans doute hantés! Cette fameuse Torre dos Andrade, date du 15e
siècle et est l'ancienne demeure de la famille Andrade, Comtes de Vilalba. Il y a maintenant une annexe qui abrite plus
de chambres, mais si cela vous intéresse, vous pouvez louer la tour avec ses 6
chambres (en occupation double), buffet et traitement V.I.P pour seulement
1235,40 Euros la nuit!
J'ai emprunté cette photo... vue à l'intérieur |
Ça vous donne aussi une idée du coût du café... bien qu'ils
furent accompagnés de chocolatines!
Sur la route, nous avons croisé des curiosités dont ce gros
"requin" de fer et de fibres de verre... dépassement prudent,
d'autant plus que l'on voyait de la fumée au loin. Ah! mais c'est la centrale thermale de As
Pontes! Sensément la plus grosse
productrice d'électricité de tout l'Espagne.
Je m'attendais presque à voir Omer Simpson nous dépasser... ah non, lui
c'est dans une centrale nucléaire qu'il travaille!
Hélice pour une des gigantesques éoliennes de la région |
N'empêche qu'à côté de cette centrale, il y a une ancienne
mine à ciel ouvert qui exploitait du lignite et qui a été convertie en lac
artificiel. Le lac est de 2,2 kilomètres de
large et 5,5 km
de longueur, a un périmètre de 17,8
km et une profondeur maximale de 205 m . De quoi faire de belles longueurs! Cela a pris des mois avant de se remplir et
serait une belle réussite écologique selon certaines sources.
La végétation commence à changer et je vois de plus en plus
souvent des palmiers et, "cerise sur le sundae", on traverse des
forêts d'eucalyptus!! Je suis ravie,
jusqu'à ce que j'apprenne l'histoire de ces arbres. Il semblerait que certaines personnes avides
de faire plus de ca$h rapidement, coupent les arbres des forêts galiciennes et
les remplacent par des eucalyptus qui poussent plus rapidement. Le hic, c'est que ces arbres détruisent la
végétation autour d'eux ainsi que la faune locale. Les forêts initialement galiciennes se
transforment et ils perdent des essences indigènes. Dommage... je ne vois plus du tout du même œil
ou avec le même odorat ces eucalyptus globulus!
Deuxième arrêt
à San Andrés de Teixido.
Lieu de pèlerinage important pour les galiciens. Il est dit que l'on doit aller à San Andrés
de Teixido de son vivant sinon on ira une fois mort et transformé en insecte ou
en reptile. Il existe plusieurs légendes
concernant cet endroit dont celle-ci :
Parce que son tombeau était moins populaire que
Saint-Jacques, le saint était très triste. Jésus le réconforta et lui dit:.
«Celui qui ne visite pas de San Andrés de Teixido quand il est vivant doit se
rendre après sa mort ».
San Andrés de Teixido est situé près du cap Ortegal, qui,
selon Tacitus, était le lieu où c'était la fin du monde : «cieux, les mers et
les extrémités de la terre".
[Un autre bord du bout
du monde, comme à Iona! Si je comprends
bien, je me promène d'un bout à l'autre du monde!! - Y'é où le milieu? Frodon... aide-moi!]
Autre légende - Dans l'antiquité, les morts étaient amenés
physiquement près de cet endroit (comme de d'autres dans cette région) pour les
aider à passer de l'autre côté. Comment étaient déterminés ces lieux ? Une
ancienne légende parle d'un peuple de géants arrivés par la mer il y a plus de
25 000 ans apportant la science et le savoir. Ces géants parlaient d'un pays
qui était au-delà de la mer et qui possédait tout ce dont pouvait rêver
l'homme. Ce mythe, on le retrouve dans la culture celte et dans bien d'autres…
Certains l'ont rapproché du mythe de l'Atlantide. Aussi, il suppose que les
lieux reconnus comme des portes de passage sont les lieux occupés à l'époque
par ces arrivants et leurs descendants.
Il y a St-Jacques et San Andrés... St-Jacques a un chapeau et le bâton de pèlerin.. San Andrés a une calvitie naissante, ce que la photo de rend pas! lol! Jusque là... St-Jacques le nargue! :o) |
Bref, moi, j'ai opté pour une autre légende. Il semblerait que qu'une certaine herbe porte
chance en amour... et c'est ce que la dame nous a donné! On verra bien si ça marche!
Et puis, j'ai vu ces géants à hélices qui en auraient fait
baver à Don Quichotte! Une ARMÉE de
géants à hélices, bien alignés, au garde à vous... avec de minuscules chevaux. Je serais bien curieuse de savoir ce qu'en aurait pensé Don Quichotte... et encore plus Sancho Panza! lol!
Décidément, les routes sont étroites que ce soit sur un bout du monde ou l'autre! |
Petit passage par Carino et après 150 km , nous faisons notre troisième arrêt à Ortigueira.
La ville d'Ortigueira est réputée pour son festival de
musique celte qui a lieu à chaque année à la mi-juillet. Sensément que les gens viennent de tous les
horizons celtes, jouent de la musique, chantent, dansent et campent durant
plusieurs jours. Je connais déjà jusqu'à
quel point les espagnols aiment les festivals... je suis certaine que ça doit
être un évènement à ne pas manquer.
Nous y prenons notre apéro du midi, accompagné d'un tapas
bien évidemment... et en regardant, pourquoi pas, les Simpsons! Tiens, il est
là finalement Omer!
Un vestige du dernier festival??
On poursuit notre route jusqu'à Espasante où on se rend pour
un 2e apéro, bien oui, faut bien se désaltérer un peu avant d'aller manger.
Je découvre dans le bar un concours pour le moins
inusité. Sensément que depuis plus de
100 ans, on fait tirer un cochon qui se nomme Anton! Le cochon se promène librement dans la ville
durant tout le printemps et l'été et à l'automne (en même temps que la loterie
nationale), ils font tirer le cochon. Il
a été nourri et cajoler par tous et chacun, selon son bon gré... difficile
ensuite de vouloir en faire un méchoui.
Naftaline, trop heureuse de se faire un nouvel ami! |
À Espasante, un très vieil ami et cousin de Cuca nous ouvre
les portes de sa maison pour qu'on puisse prendre notre dîner. Walter est originaire de la Suisse mais vit
depuis quelques années dans cette magnifique ville. Il a une vue incroyable à partir de ces
terrasses et il a même de vrais citronniers... pas comme mon faux que j'avais
chez-moi et que je décorais pour Noël.
Me semble qu'elle n'a pas l'air sympathique, mais Walter l'aime! |
2 Capitaine Plouc?? |
Après un repas délicieux et du vin tout aussi délicieux, on
reprend la route en oubliant, pour cette fois, la traditionnelle sieste. Si on veut arriver avant la nuit, il nous
faut poursuivre et on a encore plein de choses à voir.
Quatrième arrêt,
c'est au point le plus septentrional d'Espagne, à la limite entre la Mer
Cantabrique à l'est et l'Océan atlantique à l'ouest, que nous nous arrêtons au
Faro Punta estaca de Bares. On ne peut
pas être plus au nord que ça! Un autre
bout du monde!
Et question de se tenir éveillés, nous arrêtons prendre un
petit café et se tremper les pieds au port de Bares.
On reprend la route, le soleil se pointe le bout du nez et
illumine les paysages et les cités que l'on croise sur notre route.
On peut voir un horreo |
Nous arrivons finalement à notre destination dodo pour cette
première journée, San Miguel de Reinante.
Et pour finir cette journée en beauté, nous sommes allés
prendre un apéro dans chacun des bars de San Miguel (les 3), un petit souper à
la maison que partage José et Cuca et puis, nous sommes allés faire la tournée
de quelques bars à Ribadeo. C'est ça des
vacances à l'espagnol!
Lendemain matin, nous repartons pour explorer le bord de mer
à San Miguel de Reinante et voir les magnifiques plages!
L'îlot qu'on voit au centre serait, parait-il, reconnu pour une légende disant qu'il servait d'autel pour des druides |
Mais non, les p'tits minous, faut pas dormir... les poissons s'en viennent! |
Bordure de la province de Lugo |
avec la bordure de la province d'Asturia |
Castropol |
Hi-hon! Un âne!! Il ne faisait pas de blague lui.. il hum-humait même pas! Pfff! |
Escalier pour aller à une des plages... |
La Playa de la Catedrales est extraordinaire mais nous
étions un peu pris dans le temps versus la marée haute. Nous avons pu tout de même nous y promener et
admirer ses splendeurs entre deux averses (et pendant aussi) lol!
Percebes |
Le percebes est un crustacé vivant fixé aux rochers
battus par les vagues. Sa prise est
assez dangereuse puisque les percebeiros (pêcheurs de percebes) doivent parfois
faire des "acrobaties" pour les racler de sur la roche (plus les percebes sont battus par les vagues, meilleurs ils sont, sensément).
Mon ami José dit que lorsque tu manges un
percebes, c'est comme si tu mettais la mer dans ta bouche! Mets très recherché... et aussi très cher en
Galice!
En fin de journée, nous revoilà sur la route avec en mémoire
plus de 400 km
de paysages, de végétation, de vin, d'extraordinaires expériences, d'images à
jamais graver dans mon coeur!
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