La Cathédrale de St-Jacques-de-Compostelle vue du parc Alameda |
Je reviens d'un voyage en Galice où il m'a fallu un peu de
temps pour réfléchir à ce que j'aimerais écrire sur cette dernière
aventure. J'y ai vécu une expérience
intense à plusieurs niveaux et ressenti un important choc culturel et personnel.
Je crois qu'il faut se méfier de ce qu'on lance dans
"l'Univers"... j'ai bien écrit dans mon introduction de mon blog que
je partais à la découverte du monde (notre belle planète) et du monde (de ses
habitants). Bref, c'est ce que je réalise
à chaque jour depuis mon départ du Québec... avec mon séjour à Iona, où j'ai pu
découvrir des paysages incroyables et où le "monde" est venu à moi,
ce qui m'a permis d'aller plus loin dans
mon introspection. Ce fut aussi le cas
avec mon voyage en Galice où, disons que parfois, je fus poussée très loin dans
mes retranchements... personnels.
Santiago de Compostela
Peut-être que ce n'est pas pour rien que cet endroit est le
lieu d'arrivée des pèlerins de Compostelle "Los peregrinos del Camino de Santiago". Ces gens, après avoir parcouru à pieds ou en
vélo près de 800 km ,
pour la partie espagnol et près du double s'ils sont partis du début du chemin
en France, arrivent avec un bagage plus léger... ou plus lourd. Leur sac à dos est sans doute plus léger,
laissant une partie de leur fardeau personnel et matériel en route, un peu
comme je l'ai fait durant les 4 premiers mois de mon aventure (voir même depuis
un an où tout s'est arrêté... ou au contraire, où tout a débuté pour moi). Plus lourd de nouvelles réflexions, de
questionnements et de prises de décision sur les prochaines étapes de leur
vie. Surpris, sans doute aussi, tout
comme moi... que Santiago de Compostela n'est pas la fin du chemin... mais
seulement un carrefour nous menant vers une autre direction.
J'ai vu plusieurs pèlerins arriver avec d'autres marcheurs
et je me suis mise à imaginer ces personnes avant leur départ... comme dans un
film où on peut voir les différents personnages dans leur vie quotidienne,
chacun dans son coin planétaire et ensuite d'imaginer ces petites lignes de vie
se côtoyer, se croiser, s'éloigner ou encore cheminer parallèlement ensemble
pour plusieurs jours, voir plusieurs semaines.
Aucun hasard, ils avaient à se rencontrer, à échanger et à apprendre
quelque chose de commun ou l'un de l'autre.
Je les ai vus, s'extasier, crier de joie à leur arrivée sur le pas de la
cathédrale, se serrer dans les bras, s'embrasser, se sourire, se taper sur
l'épaule, se coucher par terre pour sentir la réalité du moment et.. j'en ai vu
d'autres tout simplement pleurer et être émus à avoir peine à respirer.
Je les ai observés avec leur petit sac à dos, leur bâton de
pèlerin, leur coquillage (la fameuse coquille St-Jacques) et avec leurs
différentes réactions. J'ai tenté
d'imaginer ce que cela pourrait être que de marcher durant un mois, 25-30 jours
(pour la partie du Camino Francès) et je me suis même dit que cela leur ferait
drôle de retourner à leur vie "normale" après autant de jours sur la
route... jusqu'à ce que je réalise que, bien que je n'avais pas marché durant
30 jours, cela faisait plus de 4 mois que j'étais loin de mon chez-moi, de
cette fameuse vie qu'on appelle "normale".
Office des pèlerins |
Cathédrale de Santiago de Compostela au coucher du soleil |
Le coeur de la cathédrale et on peut apercevoir les gigantesques orgues de chaque côté, au centre et au dessus de l'assistance |
St-Jacques |
Le symbole des pèlerins, la coquille St-Jacques |
Intérieur de la coupole où se trouve la crypte de l'apôtre Saint Jacques le Majeur |
Les reliques de Saint Jacques seraient déposées dans cette sépulture et les pèlerins passent l'un après l'autre et touche cette représentation de Saint Jacques (statue d'or et de pierres précieuses) |
et on redescend par là... des bottines de toutes les grandeurs ont foulé ces marches! |
Une représentation de pèlerin dans une des petites chapelles attenantes à la cathédrale |
Des orgues majestueux venus d'un autre temps |
Un p'tit péché à confesser? |
Ai-je parcouru mon chemin de Compostelle? Je ne l'ai peut-être pas fait concrètement,
mais en quelque part, je crois l'avoir fait virtuellement et sans aucun doute
possible, j'ai parcouru mon chemin personnel et intime. Qu'est-ce que c'est que de faire ce type de
pèlerinage, si ce n'est que de briser sa routine, de se contenter du minimum
nécessaire, de se retrouver loin de toutes les technologies et donc, d'avoir un
temps privilégié pour l'introspection... et de côtoyer des gens qui viendront
te confirmer, te bousculer, te faire réfléchir et te faire grandir au travers
de ça. Être confronté à l'inconnu, à ses
peurs, ses malaises et à la nouveauté... à ce bourgeonnement de nouvelles
idées, de nouvelles valeurs. Te donner du temps seul avec toi-même.
Je suis arrivée à Santiago
de Compostela environ à la même date que j'aurais dû arriver l'année
dernière si j'avais réaliser mon projet de faire le pèlerinage, si cela n'avait pas été de mes soucis
de santé. Hasard ou tout simplement le moment
idéal pour boucler la boucle?
Les espaces verts du parc Alameda |
Je me demande si elle n'est pas tannée d'être en adoration avec son beau Jules de temps en temps... |
Peut-être devraient-elles échanger de place, la statue en adoration et celle-ci?? |
Une représentation des deux soeurs qui se promenaient toujours dans le parc (voir autre photo) |
Je me suis assise sur un banc de la Praza do Obradoiro devant l'entrée principale de la cathédrale de
St-Jacques-de-Compostelle et j'ai écrit dans mon cahier pour tenter de trouver
le sens de cette partie de mon aventure et voici, en vrac, les mots qui me sont
venus en tête et qui virevoltent comme une tornade autour de moi. J'avais cette sensation d'être dans le
centre, l'œil de la tempête où on ne ressent rien, où il n'y a pas la moindre
brise, où la lumière est étrange... et où on sait que cela ne durera pas, que
la tempête se déchaînera à nouveau. Par
quelle émotion, par quel mot je serai appelé à vivre plus intensément en premier,
quel est celui qui me fera frissonner ou m'emplira de joie? Quels sont ceux qui viennent de mon passé et
qui s'émietteront? Lesquels
disparaîtront à jamais? Lesquels orneront
ma prochaine demeure? Je ne le sais pas... mais voici donc tous ces mots [maux]
qui m'ont envahis durant ce bref intermède :
Humilité (laisser son égo de côté)
Estime de soi
Ouverture
Adaptabilité
Bonne humeur
Connaître sa propre échelle de valeurs
Saisir l'opportunité
Se méfier des mots = maux
Flexibilité
Résilience
Suivre le courant
Se fier sur soi et prendre ses propres
responsabilités
Savoir qui on est, connaître sa valeur
Écouter son cœur et sa voix intérieure
Souplesse
Se méfier de ses propres perceptions et
jugements
Savoir que tout est temporaire
Je repars donc de cette "croisade" contre mes
propres "démons", comme ces "matamores" (Terme
emprunté à l’espagnol Matamoros,
« tueur de Maures », formé à partir de mata, « tuer »
que l’on retrouve dans échec et mat et Moros, pluriel
de Moro, « Maure » : c’est le nom d’un faux brave de
comédie qui se vante constamment de ses exploits contre les Maures
- faire le matamore!) qui partaient tuer les maures... sûrs de leur
suprématie et du bien fondé de leur action.
Mon "égo" revient avec le caquet (plus joli que le trou de
c...) sous le bras, les pieds en compote (et non en Compostela) avec un bagage
un peu différent, mais me voilà enrichie et espérons-le, "améliorée"
comme le dit la publicité!
Une nouvelle version vient d'arriver : la Naftalina!
Magasin de seconde main découvert au hasard d'une petite rue : Naftalina |
P.S. pour celles et ceux que ça intéresse... il y a une
association québécoise pour Compostelle : http://www.duquebecacompostelle.org/
À mon amie Nathalie,
RépondreSupprimerJ'ai ressenti de la fatigue, presque l'épuisement dans ces phrases avec ses mots lourd de sens, lourd de leur expérience passée. Peut-être as-tu cherché trop loin, avec trop d'intensité, que tu t'es rapproché de l'extrême limite de ce que ton corps peux supporter. Une fois que l'on a fait le tour, reviens-t-on à son point de départ?
Ta vraie nature est celle d'être toi-même avec ta complexe simplicité, aussi attendrissante et attachante que déstabilisante parfois, avec ce désintéressement pour les valeurs qui n'en sont pas, tu t'épanouis en n'en donnant qu'à celles qui le méritent.
Prends soin de toi, ô mon amie, prends le temps de donner du temps au temps afin que cet esprit assagit puisse vivre en paix et harmonie, au même rythme que ce cœur qui bat pour la vie.
Ton ami Guy R.
xx1/2
Merci mon cher ami Guy. Wow! j'oublie souvent comme tu écris bien et que tes pensées sont réfléchies et profondes. Merci d'être là et d'apprécier et de t'inquiéter pour moi.
SupprimerJe vais bien, ne t'en fais pas... et pour te répondre à la question si on revient à son point de départ... je ne le crois pas, tout est toujours en mouvement et en changement, chaque moment est unique, tout comme toi!
Nathalie xx1/2 ;o)
Je pensais en 3Dimensions seulement ou quoi quand j'ai posé cette question..? =)
SupprimerHola Nathalie !!!! Que c'est savoureux de te lire. Merci de partager ton voyage, merci pour les photos, les vidéos (je n'en reviens toujours pas de l'encensoir), merci pour les mots et les états de ton âme. Je te sens en paix et présente à tout ce qui est. J'entends même ton rire parfois et ta voix cajolante. Merci d'être ce que tu es et de te donner la permission de laisser ton être prendre toute sa place. Je te serre très fort dans mes bras (oui mes 8 bras de pieuvre), et super longtemps XOX Bon voyage et salutations spéciales à Naftalina ! Hélène
RépondreSupprimerMerci ma belle Poulpo! Tu devrais te méfier, maintenant j'en mange!! ha,ha,ha!
SupprimerMerci d'être là et d'être si présente dans mon aventure, je te fais un gros câlin et Naftalina te serre fort fort la cheville xxx
Je t'aime mon amie XoX
RépondreSupprimerYour comment about the “chemin” is encrypted as the “chemin”. I feel that you are offering a “Camino de Santiago” to us, a “chemin” that everyone has to decipher as you certainly are doing since some time already. Love you.
RépondreSupprimerThank you for your nice comment, it touches me. This is the essence of the "chemin" ... it is different for everyone and it remains a very personal and unique. Thank you for having shared a part xxx
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