D'une fenêtre de mon hôtel, j'ai pu apercevoir une partie de
la Tour Eiffel et cela m'a encouragé à partir à sa rencontre. Aussi grande, tel un phare dans Paris, je me
suis dit que ce ne serait pas bien difficile de la trouver. Ahhh... j'avais oublié de prendre en compte
tous ces édifices, collés-juxtaposés les uns aux autres, qui bouchent la vue. Par
chance que je partis munie d'un plan (en fait deux) et de mes lunettes.
En parlant de mes lunettes (que ça vous intéresse ou pas...
vous pouvez toujours sauter le paragraphe, vous savez) je dois en porter depuis
mes 40 ans pour voir de près. La vue qui
baisse comme disent certains et j'ajouterai qu'il n'y a pas que la vue qui
baisse... l'effet de gravité se fait sentir de plus en plus au fil des ans que
l'on passe sur la terre! N'empêche que
j'ai brisé mes lunettes avec prescription et depuis je porte une paire que
j'ai achetée au One Pound Shop. J'ai toujours trouvé drôle les personnes qui
attachent leurs lunettes avec un cordon... mais je crois que je dois être toute aussi comique car les miennes sont continuellement sur ma tête, comme un
serre-tête, disponibles en tout temps surtout pour lire des plans. Je commence à être tellement habituée de les
porter sur la tête que parfois, je me couche et je les ai encore!
Alors me voilà partie sur les traces de la Tour Eiffel,
cette grande dame efflanquée!
Je passe tout d'abord par la Bastille, puis je dirige vers
la Seine en me disant que je finirai bien par arriver à la Tour Eiffel puisque
ce fleuve passe juste à côté.
Je
poursuis ma route mais mon regard est arrêté par les jolies lignes
architecturales d'une église, puis d'une autre bâtisse ou encore de l'Hôtel de ville. Ils y ont placés une
patinoire et les gens semblent bien s'y amuser.
Puis un petit marché extérieur où plusieurs délicieuses senteurs se
mélangeaient. Le temps que j'observais,
j'ai entendu une dame dire à une autre, derrière moi, que ce marché n'était
plus ce qu'il était quand elle était plus jeune où il y avait 3 vendeurs de
poissons. J'ai eu le goût de lui
répondre... mais il y a toujours 3 vendeurs de poissons! Je me suis tournée discrètement et je l'ai
regardée... Ah! Je comprends, ses lunettes étaient toujours au bout du cordon et
non sur son nez!
Voiture électrique... en train de faire le plein ;) |
Les Bixi! |
Petite incursion vers l'île de la Cité où je découvre la
fameuse cathédrale de Notre-Dame de Paris.
Il est difficile de prendre des photos de l'extérieur car elle est cachée
partiellement par une passerelle et un grand écran qui ont été construits spécialement
pour son 850e anniversaire. C'est fou
quand même quand on y pense, 850 ans... là, c'est vrai qu'on était loin d'être
"découverts" en Amérique!
J'ai donc emprunté ce passage qui porte les francophones
(car c'est dans la seule langue que c'est écrit) à réfléchir sur le sens de la
vie, de leur vie. Faut-il croire que
nous sommes les seuls à se torturer l'esprit comme ça?? J'ai eu ce vague sentiment d'être le fœtus
qui avancent dans la noirceur vers la petite lumière et hop, expulsée à la liberté (et au froid) sur l'estrade qui fait face à la
devanture de Notre-Dame!
Maintenant que je suis au monde, allons se faire bénir,
entrons dans l'antre des antres! On m'a
dit que pour entrer à l'intérieur par belle saison, cela peut prendre plus
d'une heure. Ça m'a pris 5 minutes. Faut-il croire que le peu de gens présents
étaient tous aussi frigorifiés que moi et avaient hâte d'aller se réchauffer un
peu. Quelle visite exceptionnelle!
Ce que j'aime de cette cathédrale ce sont ses vitraux. J'ose espérer que si j'ai vécu il y a près de
1000 ans, que j'exerçais cet art. C'est
tellement beau! J'aimerais beaucoup
prendre des cours quand je serai de retour au pays. Les vitraux et Sainte Jeanne-D'Arc m'ont fait
oublier le froid pour un moment et m'ont fait rêvasser. J'ai tout de même souri à la vue des
distributrices de médailles du 850e. Il
y en a plus d'une dizaine et je peux vous garantir que chacun voulait la sienne
y compris Naftaline! Soyez témoins,
Naftaline m'a emprunté 2 Euros pour acheter sa médaille!
La Girafe musicale?? Elle amuse les gens qui attendent pour grimper tout en haut de la cathédrale |
J'ai poursuivi sur l'île de la Cité et suis arrivée devant ce
Palais de justice. Quel bel
édifice! Puis de retour sur la Rive
droite et j'ai poursuivis mon chemin tout en contemplant des édifices et la
Seine. J'aperçois de temps à autre la
Tour Eiffel, le phare de mon aventure de la journée.
J'ai été vraiment subjuguée par l'architecture du Musée du
Louvre. Toutes ces sculptures dans la
pierre, c'est incroyable et j'ose à peine imaginer le nombre d'heures-artisans
que cela a du prendre pour la réalisation et aussi pour la maintenance. J'aimerais, lorsque j'aurai du temps devant
moi, étudier cette bâtisse qui doit receler d'innombrables et succulentes histoires.
Donc, je longe la Seine et sur ma droite il y a cette
magnifique bâtisse et devant moi, une femme se penche et ramasse un jonc en or
et me demande si c'est le mien.
Surprise, ne m'attendant pas à ce qu'une personne me parle, je lui
réponds assez rapidement que non et je poursuis mon chemin. Durant ces quelques secondes, j'ai ressentie
des picotements tout le long de ma colonne vertébrale, vous savez comme
lorsqu'on est avertie d'un danger. J'ai
continué mon chemin et je me suis arrêtée un peu plus loin pour l'observer refaire le même numéro devant chaque personne qui passait. Je me suis demandée ce qu'elle pouvait bien
vouloir soutirer à l'autre personne, de quelle manière? Bien que m'ayant fait faire le coup plus
d'une dizaine de fois, je ne le sais toujours pas. Elles opèrent toujours seules, sans complice
autour de chacune d'elle (et je dis bien "elles" car ce furent toujours
des femmes), plus ou moins habiles. En
tous les cas, elles pourraient s'avertir par un moyen quelconque qu'une fait de
tel coin à tel coin, car c'est très long de marcher le long du Louvre et encore
plus quand ça fait plus de 10 fois que tu te fais faire le tour! Disons, qu'après ça, tu commences à vérifier
discrètement si tu as toujours ton sac à dos fermé et tes sous bien cachés au
fond de ta poche secrète.
Pour en rajouter, me voilà qui tombe sur une moto en plein
trottoir... je ne sais pas vous, mais moi, je voyais différents scénarios allant jusqu'à imaginer la gang de Caméra cachée sortir de je ne sais où. Sentiment de méfiance et de questionnement
qui a un peu obscurci mon plaisir de me balader sur Paris.
Ensuite, ce fut ces jeunes (toujours des jeunes, en grande
règle générale des filles... je me suis demandée si ce n'était pas leur
initiation et ensuite, elles passaient à l'arnaque de l'anneau en or) qui te met
sous le nez une feuille clippée sur une tablette et avec des sons de gorge
(comme une sourde et muette) te fait des signes pour que tu apposes ta
signature. J'ai entendu dire un homme
derrière moi (ce fut au moins un mystère d'élucidé) que lorsque tu as signé, il
faut que tu paies et qu'on ne le reprendrait plus. Parfait, message enregistré, merci Monsieur!
Un peu plus tard, quand j'ai marché sur les Champs Elysées
j'ai vu un groupe de ces jeunes filles se parler et se mettre d'accord pour
leur emplacement mutuel (...). Puis-je
vous dire que je n'étais plus polie à (environ) la 15e qui m'a accostée! Pfff! Dis en passant, je me promets d'aller visiter
Montréal comme une touriste et je verrai bien si ce mausus (pour rester polie)
phénomène y est aussi commun!
J'avoue que ces sollicitations non désirées furent très
irritantes et ont terni un peu ma visite de Paris : "l'arnaque à l'anneau
d'or", la $ignature obligée, les itinérants et les vendeurs de bébelles insistants ou
encore la "Madame-pipi" qui te demande de payer pour utiliser la
toilette alors qu'il y a un écriteau gros comme la Tour Eiffel sur la porte
pour dire que c'est gratuit. Naftaline
voulait leur régler leur compte... mais bon, j'ai eu trop peur d'être obligée
d'aller la repêcher dans la Seine, je l'ai retenue!
Mais revenons à cette aventure de découvertes qui m'a fait
passer par la Place de la Concorde et où cela est véritablement un casse-tête
pour s'y rendre, mais qui en vaut la peine, ne serait-ce que pour les
sculptures des fontaines. J'y ai aussi
vu une mariée se faisant photographier devant l'obélisque... heu... drôle
d'idée me semble, ça ne fait pas un peu étrange? Tant qu'à chercher un symbole phallique,
j'aurais pris la Tour Eiffel, moi!
La Tour Eiffel au loin qui me rappelle à l'ordre |
Ne pas confondre ce M jaune avec celui de McDonald. Celui-ci c'est celui du Metropolitain, le Métro! |
Puis j'arrive à l'Arc de Triomphe! Wow! c'est beau! Il y a une foule de touristes qui font la
même chose que moi, qui la regarde et la mitraille de leur caméra. Tradition oblige, Naftaline m'a pris en photo
(elle n'aura plus à me rendre le 2 Euros, on est quitte!)
Bon, ok, maintenant on reprend le chemin vers la Tour
Eiffel... mais j'ai faim... et je n'avance plus tellement vite, par chance qu'il me
reste une viennoiserie que Ouiza m'a offerte le matin avant de quitter
l'hôtel. Je la déguste donc tout en
marchant vers mon objectif final.
Courage, on y est presque! |
Place de Trocadéro, tiens un autre! Hé oui, car mon premier Trocadéro était à
Londres. Est-ce qu'on a un
Trocadéro à Montréal aussi?
Il y a l'Esplanade des droits de l'homme avec de magnifiques messages philosophiques. Qu'ils sont songés et culturés, ces français!
Voilà, enfin, la voilà pour de vrai, vrai, la Tour
Eiffel!! Ahhh... que c'est
impressionnant! Je suis tout de même
surprise car je m'attendais à voir une tour de métal noir-vert et elle est
beige. Je crois que j'ai manqué un
bout en quelque part, c'est quand elle a été repeinte? Pour le reste, tout est là, et une foule
d'images de films me reviennent en tête.
Comme je disais, avec cette journée un peu trop hivernale,
les touristes n'obscurcissent pas le décor et je peux admirer tout à loisir
cette extraordinaire chef d'œuvre controversé mais encore bien solide sur ces 4
pattes.
Une fois de plus, Naftaline et moi, échangeons la caméra et
prenons la pause pour la postérité.
Même si cela fait maintenant plus de 5-6 heures que je
marche, je me dis qu'il serait intéressant de monter les escaliers de la Tour
Eiffel. Je me dirige donc vers "la
patte" ouverte mais j'avoue que la file d'attente a eu gain de cause sur
moi et l'attente a fini de me décourager de vouloir y monter.
Tant pis, je suis tout de même très heureuse de l'avoir vue et
admirée.
Après avoir été sur les traces de la Tour Eiffel, je
marcherai dos à elle, parcourant la Rive Gauche vers un retour éventuel à mon
hôtel. Pour cela, je marcherai pendant
encore quelques heures et je verrai des endroits encore tous plus beaux les uns
que les autres et aux noms évocateurs, tels que l'Hôtel des Invalides,
Saint-Germain-des-Prés, les Jardins du Luxembourg, etc.
Mon oiseau préféré! |
Quelle journée incroyable, ces 25 km à pieds m'auront permis de faire de
belles découvertes, de sentir et toucher de près Paris, de la reluquer tout à
mon aise! Ils m'auront aussi fait
dépenser des calories que je me suis empressée de remplacer dans un resto à 20
heures passées... mon nez a commencé à dégeler alors que je repartais mais par
chance, j'étais tout près de mon hôtel!
Vive Paris au mois de mars!
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