mardi 25 juin 2013

À la recherche de ma "case"

J'aurai été partie presque un an, mais un "monde" de changement s'est produit, subtilement parfois, et d'autres fois plus démesurément.  Le temps et l'espace me semblent dotés d'élastique qui s'étirent ou se rétrécissent selon le moment et les circonstances.  Un an ça peut être long comme très court, dépendamment de ce que l'on vit.  Quels étaient mes espoirs, mes objectifs en partant ainsi pour une longue aventure?  Tout simplement de changer d'air, de voir si je pouvais me retrouver et vivre autrement.  Bien sûr, que j'ai retrouvé une bonne partie de la "vraie" Nathalie; j'ai voyagé avec elle durant toute la dernière année et cet aspect de mon aventure a été somme toute très enrichissant. C'est comme si l'ancienne Nathalie avait réintégré la Nathalie du présent.  Ok... et maintenant que fait-on avec le fantôme de la Srooge-Nathalie du futur? (vous ai-je tous perdus, là?? lol)

Certains disent que partir en voyage à l'autre bout de la terre c'est en quelque sorte une fuite... pour moi, c'était tout à fait le contraire, c'était de me permettre d'être enfin avec moi-même, de reconnaître mon moi-même et... d'être moi-même.  J'ai fait la paix avec plusieurs aspects, gens et événements de mon passé; j'ai déversé mes souhaits, mes craintes et mes pleurs dans les flots de l'Atlantique.  Cette mer m'a entendue, m'a bercée et m'a consolée... la mer que j'aime tant et dont je m'ennuie tout autant.

J'ai tenté de clarifier dans ma tête ce dont je voulais "faire" à mon retour, ce dont je vous "être" à mon retour... où je voulais le "faire" et le "être" aussi.  En vain!  Je ne sais toujours pas, sinon que maintenant je me donne le droit de ne pas savoir, de ne pas être la "super-woman-ultra-performante"!

Je vis et j'ai l'impression trop souvent de ne pas trouvé l'endroit idéal pour moi, de ne pas être à ma place... de ne pas "fitter" dans les p'tites cases de notre monde, soi-disant moderne et actuel.

Tout comme avant de partir pour cette aventure, j'ai vécu une petite expérience drôle (entendre ici, étrange, farfelue...), j'avais pris contact avec la "madame-de-la-RAMQ" [pour les non initiés - Régime de l'assurance maladie du Québec] afin de faire ma demande d'exception.  Je m'explique, nous ne pouvons pas être à l'extérieur du Québec plus de 6 mois sans perdre notre droit au RAMQ, mais il existe une exception où on peut s'absenter au maximum 1 an par période de 7 ans sans perdre notre droit à cette assurance.  Donc, lors de l'appel, elle me demande (et imaginez, svp, une dame n'ayant aucun humeur avec le nez un peu pincé) :
MRAMQ : Vous revenez quand?
Moi : Je ne le sais pas
MRAMQ : Vous devez savoir quand vous allez revenir?!
Moi : (après une longue respiration silencieuse) Non, je ne le sais pas
MRAMQ : Ben voyons dont!  À votre âge, vous devez avoir un budget et savoir quand vous reviendrez??
Moi : (après un millier de pensées pas toutes très fines qui ont passées dans ma tête, à la vitesse de la lumière) : Hé non, je ne le sais pas!

Et grosse grimace au téléphone!  Pouahhh!  Devais-je comprendre qu'on venait de me dire que j'étais une personne complètement folle et irresponsable, là??  Je sais, je ne "fittais" pas dans les cases de son logiciel.  

Lors de cette année, par deux fois, j'ai crû que je deviendrais apatride.  La première fois lorsque le douanier à Londres (lors de mon retour d'Espagne) ne voulait pas me laisser rentrer en Grande-Bretagne et semblait me dire que j'étais une criminelle d'avoir fait du bénévolat et cette autre fois, quand j'ai fait mes impôts (hé oui, je suis quand même un tout petit peu responsable).

Dans nos fameuses cases à cocher... il n'y avait pas "Dame dans la quarantaine, voyageant pour le plaisir et les découvertes, n'étudiant pas et ne travaillant pas à l'étranger et désire conserver son statut de canadienne".  

C'est drôle (encore une fois, voir étrange, farfelu, stupide?...) la façon que les lois peuvent être différentes dépendamment du ministère concerné.  Si on se fie aux lois des impôts (ce qui n'a rien à voir avec madame-RAMQ ou encore avec l'émigration) on ne peut s'absenter du pays plus de 283 jours sans perdre notre statut de citoyen canadien (à moins bien sûr d'être étudiant ou travailleur à l'étranger).  Par contre, pour être considéré citoyen dans un autre pays, il faut y avoir séjourné au moins 6 mois consécutifs et avoir fait les démarches pour (...).

Bref, je ne demanderais pas mieux d'avoir un passeport international moi!!  Que dis-je, une CASE internationale et universelle!!

Petit stress au retour, passage obligé devant le douanier canadien à l'aéroport PET (euh, sans préjudice, hein?  PET = Pierre-Elliot-Trudeau).  Il regarde mon passeport et ma carte de déclaration de mes achats et il me demande :
Douanier PET : Vous êtes partie depuis un an? (dit-il avec un air grave, surpris et plein de suspicion)
Moi : Oui, presque
Douanier PET : Et vous déclarez avoir acheté seulement pour 16$
Moi : Ben oui, 2 bouteilles de vin
Douanier PET : Vous n'allez pas me faire accroire que vous avez acheté seulement ça en un an??
Moi : Ben non!!! Mais j'ai consommé tout le reste que j'ai acheté... sur place!!! Pfff! (comprendre que je ne parlais pas que du vin, hein?)

Grosse grimace dans ma tête pour le douanier!  Ben voyons... quel sympathique individu!!

Je veux avoir un passeport international! 
Je veux être une citoyenne de la planète terre... 
et pas faire partie de ces petites cases comprimées et fermées!!

Par chance que j'ai des ami-e-s et des proches merveilleux, des enfants que j'adore et qui sont tout aussi merveilleux.

Le soir du retour avec mes fils que j'adore!
Faces de pet!  Un p'tit Pineau pour y goûter?  Avec Mélissa,  ma brute et le ti-lord
Depuis ce retour en terre natale, je réfléchis beaucoup sur ce que je dois faire et ne dois pas faire... et davantage sur ce que je dois "être ou ne pas être" (comme dirait l'autre).  Je cherche ma place.  JE CHERCHE MA CASE!

Je questionne mes anges, mon guide et mes aides comme je l'ai fait tout au long de mon voyage.  Ils ont été près de moi et le sont d'ailleurs constamment... bien que je suis portée à les oublier (mea culpa).  Une des façons que nous avons de communiquer, eux et moi, c'est, entre autres, par les panneaux, les écriteaux, les messages écrits de toutes sortes.  Voici donc quelques exemple à mon retour :





Je tente de faire le bilan de mon expérience, ce que cela m'a apportée, comment cela a changé ma perception du monde et de moi-même.  Trouverais-je un jour cette paix en moi?  Trouverais-je ma petite case parfaite?? 


Et si ma "CASE" parfaite, était justement de me donner le droit de ne pas en avoir?!!


vendredi 7 juin 2013

J'ai un beau château

Avec la visite de ce très beau château de la Roche Courbon, situé à Saint-Porchaire dans le Poitou Charentes, je ne peux imaginer plus joli décor que celui-ci pour inspirer les contes de fées! D'ailleurs, c'est comme ça que le qualifie l'écrivain Pierre Loti (1850-1923) : Le château de la belle au bois dormant (puisqu'à son époque, ce même jolie château était en ruine et entouré d'une forêt plutôt sauvage).

Nous avons trouvé le nom de l'écrivain, Pierre Loti, inscrit sur la paroi des grottes
Quel joli château, quel endroit magnifique, quel endroit rempli d'histoire avec un grand H (inspiré ou expiré... comme vous voulez) et où les pas des hommes ont parcouru ses terres depuis toujours.

Chacun, à son époque, y a élu domicile, que dis-je, y a érigé son "château-fort" et y a vécu en roi et maître.

Il semblerait que sur cette propriété, il y a des traces d'humains qui remonteraient jusqu'à la préhistoire et c'est ainsi que nous avons pu visiter des grottes paléolithiques.  Ces mêmes grottes furent habitées à différentes autres époques et il y a même une très grande grotte qui devait servir de chapelle (à l'âge médiéval) et où part un grand réseau de tunnels tous plus sombres les uns que les autres.  C'est incroyable la sensation que j'avais à être debout là, au milieu des chuchotements provenant des âges, des sensations de sécurité ou de peur, dépendamment de l'occupant, des énergies accumulées tout au long de ces années et qui donnent quelques frissons.

J'ai tenté de me mettre dans la peau d'une femme qui aurait vécu ici durant l'ère Moustérienne (env. - 50 000 ans), comment m'y aurais-je sentie, à quoi aurais-je occupé mes journées, quelles étaient mes plus grandes préoccupations, envies, désirs, peurs,?  Mais la chose que je me suis dite, c'est que l'on était, elle et moi, debout sur le même sol, au même endroit et séparées seulement de quelques poussières d'étoiles, prenant quelques minutes pour admirer la vue de la nature à l'extérieur nous éblouissant avec ses mille et unes nuances de vert.  Sensation rassurante de savoir que la "Mère Terre" est toujours bien vivante et généreuse et qu'il existe une connexion entre elle et les humains en dehors du temps et de l'espace.  Cette terre qui est le témoin de nos existences.

Entrée vers le sentier menant vers les grottes. On s'est très bien imaginé le cavalier sans tête entrer par là ou tout autre film de Tim Burton
Cela ressemblait à un autel druidique... mais je crois que ce n'est qu'une immense table de pierres


Les entrées des grottes










la sortie
l'entrée... ou inversement!

Petit banc de pierre sous le feuillage de cet arbre qui en a vu d'autres
Ils auraient aussi trouvé des traces d'un village Gallo-romain, de tombes mérovingiennes et bien d'autres.

Toujours la même question... Pouvaient-ils, ces hommes préhistoriques et tous les autres qui ont suivis, imaginer une toute petite parcelle de qui nous serions, humains du 21e siècle?  Ce qui me ramène toujours à cette question, comment seront-ils dans 200 ou 300 ans d'ici?  Comment et où je serai dans 3 mois? ha,ha,ha!  Bon, même à courte distance, j'en suis incapable!  Ok, alors j'imagine que c'était loin de leurs préoccupations, comme pour nous.  C'est un drôle de paradoxe, car on ne peut pas imaginer le futur... et d'un autre côté, on s'imagine vivre éternellement, en tous les cas, on ne peut (et ne veut) pas imaginer quand on mourra.  Être ou ne pas être??

Vive le moment présent! Et c'est dans ce plaisir du moment présent que nous avons découvert ce magnifique domaine!







Je suis toujours aussi fascinée par l'usure des marches anciennes





J'ai lu qu'ils avaient eu à se relever de grands dégâts suite à un affaissement de terrain et aussi d'une terrible tempête qui aurait ravagé une bonne partie de leurs terres.  Mais je peux vous assurer, que ça ne se sentait pas, ce domaine est vraiment un endroit sublime et exceptionnel.  Parait-il que les jardins sont suspendus et on ne peut même pas s'en rendre compte, mais ils ont du refaire tous les jardins en installant des poutres de ciment par en dessous... car la chute d'eau (et accumulation d'eau) a fait affaisser le terrain.



Comme toujours, un ami lézard... mais qui peinait pour monter... c'est certain avec cette bedaine là!
Premier coup d'oeil, que vois-je?  Je n'arrive pas à comprendre ce que je vois...  ah! c'est le derrière des canards!  Ben, où sont leur devant??

Quelle jolie mosaïque que la nature nous offre!

Dis-moi, qui est la plus belle?

Pieds de vignes, braves soldats protégeant la forteresse


Aussi, j'ai pu faire la jasette avec les différentes statues qui ornent ces jardins "à la française".  Vous ne faites pas ça?  Je trouvais qu'elles avaient l'air de s'ennuyer et durant le temps que mon ami Jean-Christophe prenait contact avec l'histoire, sur un banc très dur en roche, et bien moi, j'ai tenté de faire connaissance avec ces autres témoins du temps.






J'ai nu pu m'empêcher de penser au "dandy" qui a posé pour que l'artiste sculpte son oeuvre.  Faut être fier de soi, avoir confiance en ses moyens, avoir de l'audace et de l'assurance - je l'envie!

N'ayant pas eu la visite guidée, je ne saurais dire ce que ça représente exactement... mais les serpents sont normalement rattachés à la sagesse, aux connaissances... Est-ce à dire que la sagesse l'étouffe??

Alors voilà, c'était notre dernière belle visite en France, un sublime endroit pour terminer mon périple, et en bonne compagnie.

C'est le retour au Québec qui s'annonce... la fin de cette belle grande aventure en sac à dos.

Et oui, l'air de rien


C'est finiiiiii!

petite balle triste
Mais pas pour le blog!!!